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Pour Le comprendre et L’internaliser il faudrait une immense passion pour se connecter avec Lui. Lorsque vous connaissez Celui qui vous a créé, vous ne pouvez pas vous empêcher de l’adorer avec amour. Dieu est la source de toute bonté, c’est pourquoi son adoration est le plus grand des bienfaits.
« Dis: «Invoquez Allah, ou invoquez le Tout Miséricordieux. Quel que soit le nom par lequel vous l’appelez, Il a les plus beaux noms. Et dans ta Salât, ne récite pas à voix haute; et ne l’y abaisse pas trop, mais cherche le juste milieu entre les deux». (110) Et dis: «Louange à Allah qui ne S’est jamais attribué d’enfant, qui n’a point d’associé en la royauté et qui n’a jamais eu de protecteur de l’humiliation». Et proclame hautement Sa grandeur. » Noble Coran [17:110-111]
En effet, le but même de notre vie est d’avoir une relation avec Dieu. Cette relation est une relation d’amitié, d’amour, de gratitude et de soumission. Tous ces concepts sont couverts par la pratique du culte telle qu’elle nous a été enseignée par le prophète Muhammad ﷺ
« Et Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. » Noble Coran [51:56]
Et ensuite ?
Pourquoi adorer Dieu ?
Dans la crainte de Dieu
Lorsque nous voyons un talent incroyable de l’un de nos héros sportifs préférés, ou lorsque nous observons les grands exploits de courage, ou lorsque nous écoutons un discours très motivant, nous admirons ce que nous vivons. Nous applaudissons ; Nous célébrons ; Et nous nous retrouvons émus, inspirés, encouragés, exaltés et submergés par ce que nous vivons. Nous n’oublions jamais ces moments dans notre vie. Rappelez-vous la dernière fois que vous avez vécu un tel moment et comment la louange était votre la seule juste et nécessaire réaction. Tournons maintenant notre attention vers notre univers. Nous vivons dans ce merveilleux univers. Nous y espérons, aimons, recherchons la justice et croyons en la valeur ultime de la vie humaine. Nous y raisonnons, ressentons, réfléchissons et découvrons. Nous vivons dans un vaste univers avec des milliards d’étoiles, de galaxies et de planètes. L’univers contient des êtres sensibles qui ont un courant de conscience unique. Nous avons un esprit immatériel qui interagit avec le monde physique. L’univers a des lois et un ordre précis qui, s’ils étaient différents, ils auraient empêché l’émergence de la vie. Nous ressentons – au plus profond de nous-même – le tort du mal et le bien du bon.
Dans notre univers, nous avons des animaux et des insectes, tels que les fourmis qui peuvent porter une charge supérieure à leur propre poids de plusieurs fois ; Des graines qui peuvent germer sous l’effet de la chaleur. Nous vivons sur une planète avec des milliers de langues et des millions d’espèces. Nous vivons dans un univers où l’esprit humain peut découvrir des armes qui peuvent anéantir la Terre et avoir des idées qui peuvent empêcher d’actionner ces armes. Nous vivons dans un univers qui, si l’un de ses innombrables atomes est scindé, peut libérer une immense quantité d’énergie. Nous vivons sur une planète qui, si les cœurs sont unis, ils peuvent apporter la paix au monde.
Pourtant, certains d’entre nous ne se sentent la nécessité de donner à Dieu – qui a créé l’univers entier et tout ce qui s’y trouve – une ovation debout ; se tenir debout, le glorifier et le louer. [i] Nous ne pouvons pas remercier le créateur de chaque instant, de chaque situation et de chaque interaction ? Nous nous sentons trompés, arrogants et oublieux envers Dieu, Celui qui nous a créés :
« Tu sais, Dieu n’existe pas. Il n’existe aucune preuve de son existence. »
« O homme! Qu’est-ce qui t’a trompé au sujet de ton Seigneur, le Noble ? » Noble Coran [82:6]
Dieu est vraiment grand, il est le plus grand. Il est digne de notre amour, de notre obéissance et de nos actes d’adoration. Si vous n’avez pas encore compris pourquoi, voici trois raisons principales.
- Le droit de Dieu d’être adoré est un fait nécessaire à son existence
Le meilleur endroit pour commencer est de comprendre ce qui est Dieu. Dieu par définition est Celui qui a droit à notre culte ; c’est un fait nécessaire de sa propre existence. Le Coran souligne ce fait à plusieurs reprises,
« Certes, c’est Moi Allah: point de divinité que Moi. Adore-Moi donc et accomplis la Salât pour te souvenir de Moi. » Noble Coran [20:14]
Puisque Dieu, par définition, est le seul Être qui mérite notre adoration, tous nos actes de culte doivent être adressés à Lui seul.
Dieu est unique, Il n’a aucun partenaire. Dans la tradition musulmane, Il est considéré comme parfait, aussi parfait que possible. Il a tous les noms parfaits et les attributs les plus nobles. Dieu est décrit comme l’Aimant, ce qui signifie que son amour est l’amour le plus parfait et qu’il est le plus grand amour possible. C’est à cause de ces noms et attributs que Dieu doit être adoré.
Nous louons les gens pour leur gentillesse, leur connaissance et leur sagesse. Cependant, la bonté, la connaissance et la sagesse de Dieu dépassent toutes les mesures du possible, sans manque ni défauts. Par conséquent, il est digne de la forme la plus étendue de louange, et louer Dieu est une forme d’adoration. Dieu est aussi le seul à avoir droit à nos supplications et nos prières. Il sait mieux ce qui est bon pour nous et Il nous veut que ce qui est bien. Un tel être avec ces attributs doit être prié et qu’à Lui seul qu’on doit demander de l’aide. Dieu est digne de notre culte car il y a quelque chose en Lui qui le rend tel. Il est l’Être dont les noms et attributs sont les plus parfaits.
Il est important signaler que l’adoration est un droit de Dieu même si nous ne bénéficions d’aucun bienfait. Même si nous devions vivre une vie misérable, Dieu doit toujours être adoré. L’adoration de Dieu ne dépend pas d’une sorte de relation de réciprocité ; Il nous donne la vie et nous l’adorons. Ne vous méprenez pas sur ce qui est dit ici, en réalité Dieu nous apporte de nombreuses bénédictions (comme nous le verrons plus loin). Cependant, il est adoré pour son identité et pas nécessairement pour sa décision – par le biais de sa sagesse sans limites – en répandant sa générosité.
- Dieu a tout créé et entretient tout
Dieu a tout créé ; Il entretient continuellement l’univers en entier et nous fournit de sa générosité. Le Coran rappelle mainte fois et de différentes manières cette réalité, ce qui évoque un sentiment de gratitude et de respect dans le cœur de l’auditeur ou du lecteur :
« C’est Lui qui a créé pour vous tout ce qui est sur la terre. » [Noble Coran 2:29]
« Est-ce qu’ils assignent comme associés ce qui ne crée rien et qui eux-mêmes sont créés. » [Noble Coran 7:191]
« O hommes! Rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous: existe-t-il en dehors d’Allah, un créateur qui du ciel et de la terre vous attribue votre subsistance? Point de divinité à part Lui! Comment pouvez-vous vous détourner [de cette vérité]? » [Noble Coran 35:3]
Par conséquent, tout ce que nous utilisons dans notre vie quotidienne et toutes les choses essentielles dont nous avons besoin pour vivre proviennent de Dieu. Il s’ensuit que tous les louanges Lui appartiennent. Depuis que Dieu a créé tout ce qui existe, il est le propriétaire et le maître de tout, y compris nous. Par conséquent, nous devons sentir de la crainte et de la gratitude envers Lui. Puisque Dieu est notre maître, nous devons être ses serviteurs. Nier cela, ce n’est pas seulement rejeter la réalité, mais c’est l’apogée de l’ingratitude et l’arrogance.
Depuis que Dieu nous a créés, notre existence dépend uniquement de Lui.
Comment pouvez-vous renier Allah alors qu’Il vous a donné la vie, quand vous en étiez privés? Puis Il vous fera mourir; puis Il vous fera revivre et enfin c’est à Lui que vous retournerez. [Noble Coran 2:28]
Nous ne sommes pas vraiment autonomes, même si certains d’entre nous se trompent en le pensant. Que nous vivions dans le luxe et l’aisance, ou dans la pauvreté et les difficultés, nous dépendons en fin de compte de Dieu. Rien dans cet univers n’est possible sans Lui et tout ce qui se passe est dû à Sa volonté. Notre succès dans la vie et les grandes choses que nous avons pu réaliser sont au final dus à Dieu. Il a créé les causes que nous utilisons pour réussir, et s’Il ne le veut pas, cela n’arrivera pas. La compréhension de notre ultime dépendance à Son égard devrait susciter un immense sentiment de gratitude et d’humilité dans nos cœurs. S’humilier envers Dieu et Le remercier est une forme d’adoration. L’un des plus grands obstacles à la guidance et à la miséricorde de Dieu est l’illusion d’autosuffisance, qui repose finalement sur l’ego et l’arrogance. Le Coran précise ce point :
« Vraiment l’homme devient rebelle, dès qu’il estime qu’il peut se suffire à lui-même (à cause de sa richesse). » [Noble Coran 96:6-7]
« Et quant à celui qui est avare, se dispense (de l’adoration d’Allah), (8) et traite de mensonge la plus belle récompense, (9) Nous lui faciliterons la voie à la plus grande difficulté, (10) et à rien ne lui serviront ses richesses quand il sera jeté (au Feu). (11) C’est à Nous, certes, de guider. » [Noble Coran 92:8-12]
- Dieu nous offre d’innombrables faveurs
« Et si vous comptiez les bienfaits d’Allah, vous ne sauriez les dénombrer. L’homme est vraiment très injuste, très ingrat. » [Noble Coran 14:34]
Nous devrions être éternellement reconnaissants envers Dieu parce que nous ne pourrions jamais le remercier pour ses bénédictions. Prenez l’exemple du cœur. Le cœur humain bat environ 100 000 fois par jour, soit environ 35 000 000 fois par an. Si nous vivions jusqu’à l’âge de 75 ans, le nombre de battements de cœur atteindrait 2 625 000 000. Combien d’entre nous ont pu compter le nombre de battements de cœur ? Il n’y a personne. Pour pouvoir le compter, vous devriez commencer à compter chaque battement de cœur à partir du jour de votre naissance. Cela signifierait également que vous n’allez pas vivre une vie normale, car vous serez occupé à compter chaque nouveau battement. Chaque battement de cœur est précieux pour nous. Chacun de nous est prêt à dépenser une montagne d’or pour garder le fonctionnement correct de son cœur pour rester en vie. Pourtant, nous oublions et nions Celui qui a créé nos cœurs et qui leur permet de fonctionner. Cet exemple nous permet de conclure que nous devons être reconnaissants envers Dieu et que la gratitude est une forme de culte. La discussion ci-dessus fait simplement référence aux battements de cœur, alors imaginez la gratitude que nous devons exprimer pour toutes les autres bénédictions que Dieu nous a données. Dans cette perspective, rien de plus qu’un battement de cœur est un bonus. Dieu nous a donné des faveurs que nous ne pouvons pas énumérer, et si nous pouvions les compter, nous devrions le remercier aussi pour nous avoir permis de le faire.
Pour conclure, adorer Dieu avec amour et se soumettre à Lui pacifiquement par notre propre volonté, c’est réaliser le but de notre existence.
Comment savons-nous que Dieu existe
L’état naturel
Imaginez qu’un soir vous receviez un appel de David, un de vos anciens camarades de classe avec lequel vous asseyez pendant les cours de sciences. Cela faisait des années que vous ne l’avez pas rencontré et ce qui vous passe directement par la tête, ce sont les questions étranges qu’il vous posait. Bien que vous le trouviez agréable, mais vous n’appréciez pas ses idées. Après un bref échange de salutations, il vous invite à déjeuner avec lui. Vous acceptiez mais sans enthousiasme.
Pendant le déjeuner, il vous demande : « Puis-je te dire quelque chose ? » Vous répondez positivement et il commence à vous parler de quelque chose dont vous n’avez pas entendu auparavant : « Tu sais, le passé – comme ce que tu as fait hier, l’année dernière et jusqu’à ta naissance – ne s’est pas vraiment réalisé. C’est juste une illusion dans ta tête. Donc, ma question est la suivante : penses-tu que le passé existe ? »
En tant que personne rationnelle, vous n’êtes pas d’accord avec sa réflexion et vous répondez : « Quelles preuves as-tu pour justifier que le passé n’existe pas ? »
Maintenant, revoyez la conversation et imaginez que vous avez passé toute la durée du repas à essayer de prouver que le passé était une réalité.
Quel scénario préférez-vous ?
Si vous optez pour le premier scénario, c’est parce que, comme le reste des gens raisonnables, vous considérez la réalité du passé comme une vérité évidente. Et comme toutes les vérités évidentes, si quelqu’un la conteste le fardeau de la preuve lui incombe.
Appliquons maintenant cela à un dialogue théiste-athée.
Un théiste invite son ami athée à dîner et pendant le repas ce dernier lui dit : « Tu sais, Dieu n’existe pas. Il n’existe aucune preuve de son existence. » Le théiste répond par une série d’arguments pour démontrer l’existence de Dieu. Cependant, a-t-il vraiment adopté la bonne stratégie dans sa réponse ?
Avant d’argumenter l’existence de Dieu, ne devrions-nous pas nous demander pourquoi la remise en question de son existence est la question supposée par défaut ? Elle ne devrait pas être « Dieu existe-t-il ? » mais plutôt « quels arguments avons-nous pour rejeter Son existence ? »
Je pense que nous avons beaucoup de bons arguments qui soutiennent la foi en Dieu, mais ce que je soulève ici est le suivant : s’il n’y a pas d’arguments contre l’existence de Dieu, la position rationnelle par défaut serait l’existence de Dieu. Autrement ça reviendrait à remettre en question la réalité du passé sans aucune raison valable. De ce point de vue découle que l’athéisme n’est pas naturel.
Vérités évidentes
Nous considérons que de nombreuses croyances sont évidemment vraies. Cela signifie que la croyance peut être décrite comme naturelle ou vraie par défaut. Certaines d’entre elles comprennent :
– l’uniformité de la nature
– la loi de la causalité
– l’existence du passé
– la validité de notre raisonnement
– l’existence d’autres esprits
– l’existence d’un monde extérieur
Quand quelqu’un met en doute ces vérités, nous n’acceptons pas aveuglément ses affirmations et nous répliquons par : « Quelles preuves avez-vous pour les rejeter ? ».
Ces vérités vont de soi, car elles se caractérisent par le fait d’être :
- Universelles : ne sont pas un produit d’une culture spécifique, elles sont interculturels.
- Non enseignées : ne sont pas basées sur le transfert d’informations. Elles ne sont pas acquis via des informations externes à notre introspection et à nos sens. En d’autres termes, elles ne sont pas apprises par l’acquisition de connaissances.
- Naturelles : sont formées par le fonctionnement naturel du cerveau humain.
- Intuitives : avec une interprétation la plus simple et la plus facile possible.
Existence de Dieu : une vérité évidente
Tout comme la conviction que le passé était autrefois le présent, l’existence de Dieu est aussi une vérité évidente. « Dieu » signifie ici le concept de base d’un créateur, d’une cause ou d’un concepteur non humain. Cela ne fait pas référence à une conception religieuse particulière de la divinité. La discussion qui suit explique pourquoi la croyance en cette idée fondamentale de Dieu est universelle, non enseignée, naturelle et intuitive.
Universelle
L’idée de base d’un créateur, ou d’une cause surnaturelle de l’univers, est transculturelle. Elle n’est pas subordonnée à la culture mais transcendante, comme la croyance en la loi de la causalité et l’existence d’autres esprits. Par exemple, l’idée que d’autres personnes ont des esprits existe dans toutes les cultures, c’est la croyance de la plupart des gens rationnels. L’existence de Dieu ou d’une cause surnaturelle est une conviction universellement admise et non le produit d’une culture spécifique. Différentes conceptions de Dieu existent dans différentes cultures, mais cela ne nie pas l’idée de base d’une cause créatrice non humaine.
Malgré le nombre d’athées dans le monde, la croyance en Dieu est universelle. Une croyance universelle ne signifie pas que chaque personne sur la planète doit y croire. Un consensus interculturel est une preuve suffisante pour étayer l’affirmation selon laquelle les gens croient universellement à l’existence de Dieu. De toute évidence, il y a beaucoup plus de croyants que d’athées dans le monde, et ce depuis le début de l’histoire.
Non apprise (innée)
Les vérités évidentes n’ont pas besoin d’être enseignées ou apprises. Par exemple, pour savoir ce que sont les spaghettis, il me faut des informations sur la cuisine occidentale et la culture italienne. Je ne peux pas savoir ce que sont les spaghettis simplement en y réfléchissant. En revanche, vous n’avez besoin d’aucune information, qu’elle provienne de la culture ou de l’éducation, pour connaître un créateur. C’est peut-être la raison pour laquelle les sociologues et les anthropologues soutiennent que même si des enfants athées étaient bloqués sur une île déserte, ils paviendraient à croire que quelque chose a créé l’île. Notre compréhension de Dieu peut différer, mais la croyance sous-jacente en une cause ou un créateur est basée sur nos propres réflexions.
Certains athées peuvent se demander : « Dieu n’est pas différent de croire au monstre des spaghettis ». Cette objection est évidemment fausse. Les vérités évidentes n’exigent pas d’informations externes. L’idée que des monstres existent, voire des spaghettis, nécessite un transfert d’informations. Personne n’acquiert la connaissance de monstres ou de spaghettis par ses propres intuitions ou introspection. Par conséquent, le monstre spaghetti n’est pas une vérité évidente et sa comparaison à Dieu n’est pas possible.
Naturelle
La croyance en un créateur ou une cause surnaturelle est basée sur le fonctionnement naturel du cerveau humaine. Le concept d’existence évidente de Dieu a fait l’objet de discussions de savants dans la tradition musulmane. Le savant classique, Ibn Taymiyyah, a expliqué que « l’affirmation d’un créateur est fermement enracinée dans le cœur de tous les humains… elle découle des nécessités impératives de leur création… ». En plus de la position de l’Islam, une mine de recherches dans divers domaines appuie la conclusion selon laquelle le monde est nécessairement créé et conçu.
Preuves psychologiques
Olivera Petrovich, universitaire, a mené des recherches auprès des enfants en les interrogeant sur l’origine des choses naturelles, telles que les plantes et les animaux. Elle est arrivée à la conclusion que les enfants d’âge préscolaire avaient environ sept fois plus de chances de dire que c’était Dieu qui les avait créées que les adultes. Dans ses célèbres interviews, Petrovich conclut que la croyance en un Dieu non anthropomorphique semble être naturelle et que l’athéisme est un état cognitif acquis.
Preuves sociologiques et anthropologiques
Les recherches du professeur Justin Barrett publiés dans son livre, Born Believers: The Science of Children’s Religious Belief (Nées croyants : la science de la croyance religieuse des enfants), ont porté sur le comportement et les revendications des enfants. Il a conclu que les enfants croyaient en ce qu’il appelle « la religion naturelle ». C’est l’idée qu’il existe un être qui a créé l’univers entier. Cet être ne peut pas être humain – il doit être divin, surnaturel :
« Les recherches scientifiques sur le développement des esprits des enfants et les croyances surnaturelles suggèrent que les enfants acquièrent normalement et rapidement des esprits qui leur facilitent la croyance en des êtres surnaturels. En particulier dans la première année après la naissance, les enfants font la distinction entre êtres vivants et objets, les êtres vivant étant capables de se déplacer de manière déterminée pour atteindre leurs objectifs. Ils essayent de repérer des êtres vivants autour d’eux, même s’ils ne disposent que de peu de moyens. Peu de temps après leur premier anniversaire, les bébés semblent comprendre que les êtres vivants, mais pas les forces naturelles ou les objets ordinaires, peuvent créer de l’ordre à partir du désordre… Cette tendance à voir la fonction et le but, en plus de la compréhension que le but et l’ordre proviennent des êtres vivants, fait que les enfants sont susceptibles de voir les phénomènes naturels sont créés intentionnellement. Qui est le créateur ? Les enfants savent que les humains ne sont pas de bons candidats. Ce ne peut être qu’un dieu… les enfants sont nés croyants en ce que j’appelle la religion naturelle… »
Intuitive
L’existence d’un créateur est l’affirmation la plus intuitive possible. Il est facile à comprendre sans instruction explicite. Les êtres humains cherchent toujours à attribuer une cause à toute chose, y compris le cosmos en entier. Toutes les intuitions ne sont pas vraies, mais des preuves sont nécessaires pour faire en sorte que quelqu’un puisse délaisser ses intuitions initiales. Par exemple, quand quelqu’un voit le design et l’ordre dans l’univers, la conclusion intuitive est qu’il y a un concepteur. Pour que cette personne change d’avis il faut des preuves valables pour justifier la version contre-intuitive.
La croyance en un dieu, créateur, concepteur ou cause surnaturelle est une vérité évidente. C’est universelle, non apprise, naturelle et intuitive. Dans cette optique, la bonne question à se poser n’est pas : Dieu existe-t-il ? Mais : pourquoi rejette-on l’existence de Dieu ? Le fardeau de la preuve incombe à celui qui conteste une vérité évidente. Si quelqu’un prétend que le passé est une illusion ou que d’autres personnes n’ont pas d’esprit, il devra supporter le fardeau de la preuve. Les athées ne sont pas différents, ils doivent justifier leur rejet d’une cause ou d’un créateur de l’univers.
La disposition innée : Fitrah
L’existence de Dieu, en tant que vérité évidente, se rapporte au concept théologique de l’Islam Fitrah (la disposition innée). Théologiquement, la Fitrah est l’état naturel de l’être humain créé par Dieu avec une connaissance innée de Lui et avec la même affinité pour l’adorer. Ceci est basé sur la déclaration authentique du prophète Muhammad ﷺ qui déclare : « Chaque enfant naît dans un état de Fitrah. Puis ses parents font de lui un Juif, un Chrétien ou un Mage…. »
Cette tradition prophétique enseigne que chaque être humain a cette disposition innée, mais des influences extérieures telles que la famille – et par extension la société – changent cet état naturel en quelque chose qui n’est pas basée sur la connaissance innée de Dieu.
Bien que la Fitrah soit un état naturel, elle peut être « voilée » ou « altérée » par des influences extérieures. Comme le montre la tradition prophétique ci-dessus. Ces influences peuvent venir des parents, de la société ou de la pression des pairs. Elles peuvent assombrir la Fitrah et l’empêcher de reconnaître la vérité. Lorsque l’état naturel est assombri par d’autres influences, la personne peut demander d’autres preuves sur l’existence de Dieu.
Du point de vue de l’épistémologie islamique, il est important de savoir que la conviction de l’existence de Dieu ne découle pas uniquement d’un type de preuve inductive, déductive, philosophique ou scientifique. Cette preuve est nécessaire pour éveiller et dégager une réflexion qui permettra à la Fitrah de renouer avec la connaissance innée de Dieu. La vérité sur l’existence de Dieu et le fait qu’il est digne de notre culte font partie de la Fitrah. Cependant, cette dernière peut être assombrie par la socialisation et d’autres influences externes. Par conséquent, le rôle des arguments rationnels est de nous « rappeler » la vérité que nous connaissons déjà.
Pour illustrer ce propos, imaginons qu’un jour ma mère me demande de nettoyer son grenier. Et au cours du nettoyage, en déplaçant de vieux sacs et en jetant des objets non désirés, je trouve mon jouet préféré avec lequel j’avais l’habitude de jouer quand j’avais 5 ans. Ce qui m’arrive à ce stade, c’est un souvenir de quelque chose que je connaissais déjà bien. Dans ma tête, je me dit : « Oh oui. Je me souviens de ce jouet, c’était mon préféré. » Le fait de croire en Dieu et qu’il est digne de notre culte n’est pas différent de cela. Les arguments rationnels servent d’éveils spirituels et intellectuels pour faire resurgir l’information contenue dans notre Fitrah.
L’introspection, les expériences spirituelles, la réflexion et la méditation sont d’autres moyens de dissiper toute confusion. Le Coran encourage le questionnement et la réflexion profonde sur les choses :
« Ainsi exposons-Nous les preuves pour des gens qui réfléchissent. » [Noble Coran 10:14]
« Il y a là des signes pour des gens qui réfléchissent. » [Noble Coran 45:13]
L’épistémologie islamique considère les arguments rationnels comme un moyen et non une fin. C’est pourquoi il est très important de noter que la guidance ne peut provenir que de Dieu et qu’aucune preuve rationnelle ne peut convaincre le cœur d’admettre l’Islam sans Lui. Dieu le dit très clairement :
« Tu [Muhammad] ne diriges pas celui que tu aimes: mais c’est Allah qui guide qui Il veut. Il connaît mieux cependant les bien-guidés. » [Noble Coran 28:56]
La guidance est une question spirituelle qui repose sur la miséricorde, la connaissance et la sagesse de Dieu. Si Dieu veut que quelqu’un soit guidé par des arguments rationnels, rien n’empêchera cette personne d’accepter la vérité. Cependant, si Dieu décide – sur la base de Sa sagesse – que quelqu’un ne mérite pas d’être guidé alors quel que soit le nombre d’arguments convaincants apportés, cette personne n’acceptera jamais la vérité.
Pour conclure, la croyance en l’existence de Dieu est une vérité qui va de soi. Comme toutes les vérités évidentes, si quelqu’un les conteste, c’est à lui de fournir les preuves. Le seul moyen de contredire la croyance en Dieu est l’apport une preuve valable et solide de non-existence. Cependant, les rares arguments des athées contre l’existence de Dieu sont faibles et philosophiquement superficiels. La vérité évidente de l’existence de Dieu a été abordée dans le Coran il y a plus de 1 400 ans :
« Y a-t-il un doute au sujet d’Allah, Créateur des cieux et de la terre? » [Noble Coran 14:10]
Les raisons de croire
Imaginez que vous vous réveillez un matin et vous entrez dans la cuisine pour préparer votre petit-déjeuner. En s’approchant de la table de la cuisine, vous trouverez deux tartines de pain grillé avec votre chocolat préféré. Avec une grande surprise vous vous demandez, mais c’est quoi ça ? Pensez-vous que les tranches de pain ont réussi d’une manière ou d’une autre à se griller toutes seules, et que la pâte au chocolat s’est étalée de la sorte – tout par hasard ? Ou que votre cohabitant(e) a décidé de se lever un peu plus tôt et préparer le pain grillé à l’avance ? Tout être humain rationnel sur cette planète rejettera l’idée selon laquelle cela s’est produit sans intention ni cause ; le hasard aveugle ne suffit pas comme explication.
L’univers n’est pas différent. Il a une architecture cosmique ordonnée et précise qui fait référence à un design déterminé. L’univers a le bon ensemble de lois pour permettre l’existence de la vie, et il est ordonné d’une manière particulière pour permettre aux humains d’y vivre. Si les lois étaient différentes ou si l’univers ne contenait pas un agencement d’étoiles, de planètes et d’autres objets physiques de tailles variables, nécessaires à la vie, vous ne seriez pas ici pour lire ce texte. En fait, il n’y aurait pas de vie humaine du tout.
Considérons une autre analogie. Imaginez que vous êtes un astronaute travaillant pour la NASA. Nous sommes en 2070 et vous serez le premier être humain à visiter une planète semblable à la Terre dans une autre galaxie. Votre mission est de chercher la vie. Vous atterrissez enfin et, à la sortie de votre vaisseau spatial, vous ne voyez que des rochers. Cependant, au fur et à mesure de vos déplacements, vous trouverez quelque chose qui ressemble à une immense serre. À l’intérieur, vous pouvez voir des créatures ressemblant à des êtres humains se promener, manger, jouer, travailler et mener une vie normale. Vous remarquez également des plantes, des arbres et d’autres végétaux. Lorsque vous vous rapprochez de la structure, de sympathiques ambassadeurs vous accueillent et vous invitent à y entrer. Lors de votre première rencontre avec ces sympathiques « extraterrestres », ils vous indiquent que la structure contient le bon niveau d’oxygène. Elle contient également des quantités suffisantes d’eau et de composés chimiques pour faciliter la production de nourriture et de végétation propice à la vie. Émerveillé par ce que vous entendez, vous leur demandez comment ils ont réussi à créer un système écologique totalement opérationnel qui permet la vie. L’un des ambassadeurs répond en disant : « Cela est arrivé par hasard ».
Immédiatement, votre esprit commence à comprendre les implications d’une déclaration aussi ridicule. La seule explication possible de la structure est qu’elle a été conçue par un être intelligent, et non par un processus physique aléatoire. Alors que ces pensées vous traversent l’esprit, un autre ambassadeur s’invite à la discussion et dit : « Il ne fait que plaisanter. » Tout le monde se met à rire. Si une petite structure écologique sur une planète rocheuse évoque la conclusion selon laquelle elle doit avoir été conçue, alors imaginez ce que nous devrions conclure sur l’univers dans son ensemble.
L’univers et tout ce qui s’y trouve obéit aux lois physiques. Si ces lois étaient différentes, il n’y aurait pas de vie aussi complexe. L’univers contient des milliards d’étoiles et de galaxies. Parmi les innombrables galaxies se trouvent d’innombrables planètes. Une de ces planètes est notre maison, la Terre. Notre planète contient des milliards de créatures. Des créatures comme nous qui peuvent penser, planifier et réfléchir.
La conclusion inévitable de tout cela est simple, mais profonde : il doit y avoir un créateur derrière tout ce design.
Tout ce qui nous entoure pointe vers Dieu. Réfléchir à toute cette création devrait créer un immense sentiment de respect et de gratitude envers Dieu.
« En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a certes des signes pour les doués d’intelligence. » [Noble Coran 3:190]
La sections suivante est de montrer comment savons-nous que le Coran est la parole de Dieu.
Comment savons-nous que le Coran provient-il de Dieu ?
Jusqu’à présent, nous avons démontré que Dieu est nécessairement le créateur, le concepteur et le législateur moral de l’univers. Cependant, cela ne nous dit pas tout sur Dieu. La prochaine question évidente est : comment savons-nous que le Coran provient-il de Dieu ?
Vous trouverez ci-dessous un raisonnement simple et logique qui démontre que le Coran est la parole de Dieu. Avant de nous pencher sur l’argument principal, deux manières d’acquérir des connaissances seront expliquées.
- Témoignage
La plupart de ce que nous savons est basé sur le dire – donc les autres. Cela est vrai pour des faits que nous ne pouvons pas nier. Pour beaucoup d’entre nous, ces vérités comprennent l’existence de tribus indigènes amazoniennes, la photosynthèse, le rayonnement ultraviolet et les bactéries. Considérez cette expérience de pensée. Comment pourriez-vous prouver à une personne étrangère que votre mère vous a effectivement donné naissance ? Aussi bizarre que cela puisse paraître, cette question aidera à clarifier une source de connaissances très importante mais sous-estimée. Vous pouvez dire « ma mère me l’a dit », « j’ai un acte de naissance », « mon père me l’a dit, il était là » ou « j’ai vérifié les dossiers de l’hôpital de ma mère ». Ces réponses sont valables, cependant elles sont basés sur les déclarations d’autres personnes. Les personnes sceptiques peuvent ne pas être convaincues. Vous pouvez essayer de défendre votre connaissance en utilisant un « test d’ADN » ou en vous référant à une séquence vidéo. La conviction sur votre mère n’est pas basée sur un kit de test ADN à domicile. La réalité est que la plupart d’entre nous n’ont pas fait de test ADN. Elle ne repose pas non plus sur des séquences vidéo, car vous devez toujours vous fier aux propos des autres pour affirmer que le bébé de la vidéo est bien vous vous-même. Alors pourquoi sommes-nous si sûrs de nous ? La seule réponse que vous avez est les dires des autres, en d’autres termes, le témoignage. Le témoignage est une source essentielle de nos connaissances mais elle demeure non connue de la plupart d’entre nous.
- Inférence à la meilleure explication
Un autre moyen d’acquérir des connaissances est un processus appelé « inférence à la meilleure explication ». Un grand nombre de nos croyances reposent sur une forme de raisonnement qui commence par un ensemble de données, de faits ou d’affirmations, avant de rechercher la meilleure explication à leur propos. Accueillons de nouveau brièvement votre mère. Elle est enceinte de vous dans son ventre et la date prévue d’accouchement était la semaine dernière. Soudainement, ses eaux se brisent et elle commence à avoir des contractions. Votre père et le personnel médical compétent prétendent qu c’est l’accouchement qui commence. Un autre exemple, quelques années plus tard, votre mère remarque un paquet ouvert de biscuits et de miettes autour de votre bouche et sur vos vêtements. Elle en déduit que vous avez ouvert le paquet et que vous vous êtes servi des biscuits. Dans les deux exemples, les conclusions ne sont pas nécessairement vraies, mais ce sont les meilleures explications compte tenu de tous les faits disponibles. Ce processus de pensée est connu sous le nom d’inférence à la meilleure explication.
En utilisant les concepts ci-dessus, on montrera que le Coran est une expression inimitable de la langue arabe et que Dieu a bien expliqué cette inimitabilité. L’inimitabilité signifie que personne n’est capable de produire ou d’imiter les traits linguistiques et littéraires du Coran.
Le miracle du coran
Le Coran a été révélé au prophète Muhammad ﷺ en Arabie au 7ème siècle. Cette période était connue comme une ère de perfection littéraire et linguistique. Les Arabes du 7ème siècle ont été socialisés pour devenir le peuple le plus élégant à s’exprimer dans sa langue maternelle. Cependant, quand le Coran leur a été récité, ils ont été abasourdis et assommés dans le silence. Ils ne pouvaient rien produire d’équivalent au discours coranique.
Leur situation s’est empirée quand le Coran a mis au défi les linguistes par excellence d’imiter ses caractéristiques littéraires et linguistiques uniques. Malheureusement pour eux ils ont échoué. Certains de leurs experts ont admis que le Coran venait de Dieu, mais la plupart ont eu recours au boycott, à la guerre, au meurtre, la torture et à une campagne de désinformation. En effet, au fil des siècles, les experts acquièrent les outils nécessaires pour pouvoir juger le Coran et ils ont arrivé à la conclusion qu’il est inimitable et ont compris pourquoi les meilleurs linguistes avaient échoué.
Comment un non-arabe ou un non-expert de la langue arabe peut-il comprendre l’inimitabilité du Coran ? Faisons entrer maintenant le rôle du témoignage. Les affirmations ci-dessus sont basées sur une transmission écrite et orale établie de témoignages d’érudits passés et présents de la langue arabe. Si cela est vrai et que les personnes les mieux placées pour contester le Coran ne l’ont pas imité, alors qui était son auteur ? C’est ici que s’arrêtent les témoignages et commence l’utilisation de l’inférence. Pour comprendre l’inférence à la meilleure explication, il faut analyser les rationalisations possibles de la nature d’inimitabilité du Coran. Celles-ci incluent le fait qu’il soit écrit par un arabe, un non-arabe, Muhammad ou Dieu. Compte tenu de tous les faits qui seront discutés, il est invraisemblable que l’inimitabilité du Coran puisse s’expliquer en l’attribuant à un arabe, à un non-arabe ou à Muhammad. Pour cette raison, Dieu est par déduction la meilleure explication.
L’argumentation se déroulera selon les points suivants :
- Le Coran présente un défi littéraire et linguistique à l’humanité.
- Les Arabes du 7ème siècle étaient les mieux placés pour défier le Coran.
- Les Arabes du 7ème siècle ont échoué.
- Des érudits ont témoigné de l’inimitabilité du Coran.
- Les témoignages infondés ne sont pas plausibles, car ils doivent rejeter les informations de base établies.
- Par conséquent (de 1 à 5) le Coran est inimitable.
- Les explications possibles de l’inimitabilité du Coran sont dues à un arabe, un non-arabe, Muhammad ou Dieu.
- Il n’aurait pas pu être produit par un arabe, un non-arabe ou Muhammad.
- Par conséquent, la meilleure explication est qu’il vient de Dieu.
- Le Coran présente un défi littéraire et linguistique à l’humanité
“Lis au nom de ton Seigneur”. Ce sont les premiers mots du Coran révélés au prophète Muhammad, il y a plus de 1 400 ans. Muhammad, connu pour avoir médité dans une grotte à l’extérieur de la Mecque, avait reçu la révélation d’un livre qui aurait eu un impact énorme sur le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. Connu pour ne pas avoir composé un morceau de poésie et ne pas avoir de dons rhétoriques spéciaux, Muhammad venait de recevoir le début d’un livre qui traiterait des questions de croyance, de législation, de rituels, de spiritualité et d’économie dans un genre littéraire entièrement nouveau.
Les musulmans ont utilisé les caractéristiques littéraires et linguistiques uniques du Coran pour formuler un certain nombre d’arguments afin de confirmer leur conviction que le livre provient de Dieu.
Jalal al-Din al-Suyuti, écrivain et érudit prolifique du XVe siècle, résume la doctrine de l’inimitabilité du Coran :
«… Quand le prophète leur a lancé le défi, ils étaient les rhétoriciens les plus éloquents. Il les a donc mis au défi de produire le « tout » semblable [du Coran] et de nombreuses années ont passé sans qu’ils soient incapables de le faire, comme le dit Dieu, « Laissez-les ensuite produire une récitation semblable à celle-ci, s’ils sont véridiques. » Ensuite, il [le prophète] leur a demandé de produire 10 chapitres comme celui-ci, où Dieu dit : « Dis, amène dix chapitres comme celui-ci et fais appel à qui tu peux, à part Dieu, si tu es véridique. » Ensuite, il leur a demandé de produire un seul [chapitre] où Dieu dit : « Ou dit-il qu’il [i.e. le Prophète] l’a forgée? Apportez un chapitre comme celui-ci et faites appel à qui que ce soit d’autre que Dieu, si vous êtes véridique… » Lorsque les [Arabes] étaient incapables de produire un seul chapitre comme [le Coran], malgré la présence parmi eux des rhétoriciens les plus éloquents, le Prophète a ouvertement annoncé l’échec et l’incapacité [de relever le défi] et a déclaré l’inimitabilité du Coran. Puis Dieu a dit : « Dis, si toute l’humanité et les djinns se rassemblaient pour produire ce que le Coran ressemblait, ils ne pourraient pas le produire – même s’ils s’entraidaient…. »
Selon l’exégèse classique, les divers versets du Coran qui incitent à produire un chapitre équivalent appellent audacieusement les experts en linguistique de toute époque à imiter les traits linguistiques et littéraires du Coran. Les outils nécessaires pour relever ce défi sont les règles grammaticales finies, les dispositifs littéraires et linguistiques et les vingt-huit lettres qui composent la langue arabe ; ce sont des mesures indépendantes, objectives et accessibles à tous. Le fait qu’il n’était pas égalé depuis sa première révélation ne surprend pas la plupart des érudits familiarisés avec la langue arabe et le Coran.
- Les Arabes du 7ème siècle étaient les mieux placés pour défier le Coran
Le Coran a lancé un défi aux plus grands linguistes arabes, les Arabes du 7ème siècle. Le fait qu’ils aient atteint le sommet de l’éloquence est confirmé par les études occidentales et orientales.
Le savant Taqi Usmani affirme que, pour le 7ème siècle, « l’éloquence et la rhétorique étaient leur sang vital ». Selon le biographe des poètes du 9ème siècle, Al-Jumahi « la poésie était un registre pour tout ce qu’ils savaient et la boussole ultime de leur sagesse » ; Ibn Khaldoun, un érudit du XIVe siècle, souligne l’importance de la poésie dans la vie des arabes : « Il faut savoir que les Arabes accordent une grande importance à la poésie en tant que forme de discours. Ils en ont donc fait les archives de leur histoire, les preuves de ce qu’ils considéraient comme corrects et faux, et la principale référence pour la plupart de leurs sciences et de leur sagesse. »
La connaissance et l’expertise linguistiques étaient une caractéristique très influente de l’environnement social arabe du 7ème siècle. L’historien Ibn Rasheeq illustre ce point : « Chaque fois qu’un poète émergeait dans une tribu arabe, d’autres tribus venaient le féliciter, des fêtes étaient organisées, les femmes se réunissaient sur des luths comme lors des mariages, et les personnes âgées et les jeunes se réjouissaient de la bonne nouvelle. Les Arabes ne se félicitaient que pour la naissance d’un enfant et lorsqu’un poète se levait parmi eux. »
Le savant du IXe siècle, Ibn Qutayba, a défini la poésie telle que la voyaient les Arabes : « La mine de la connaissance des Arabes, le livre de leur sagesse… le témoin véridique du jour du conflit, la preuve définitive au moment des débats. »
Navid Kermani, écrivain et expert en études islamiques, explique à quel point les Arabes étudiaient pour maîtriser la langue arabe, ce qui fait que les Arabes du 7ème siècle vivaient dans un monde révéré par la poésie : « La vieille poésie arabe est un extrêmement complexe phénomène. Le vocabulaire, les idiosyncrasies grammaticales et les normes strictes ont été transmis de génération en génération, et seuls les étudiants les plus doués maîtrisaient parfaitement la langue. Une personne devait étudier pendant des années, parfois même des décennies avec un maître poète avant de prétendre au titre de poète. Muhammad a grandi dans un monde qui révérait presque religieusement l’expression poétique. »
L’Arabe du 7ème siècle vivait dans un environnement socioculturel qui réunissait toutes les conditions pour faciliter l’excellence dans l’utilisation de la langue arabe.
- Les Arabes du 7ème siècle ont échoué.
Malgré leurs compétences linguistiques, ils n’ont pas réussi collectivement à produire un texte en arabe équivalent aux caractéristiques linguistiques et littéraires du Coran. Angelika Neuwrith, professeure des études coraniques, a affirmé que le Coran n’avait jamais été contesté avec succès par quiconque, qu’il soit dans le passé ou le présent : « … personne n’a réussi, c’est vrai… Je pense vraiment que le Coran a même embarrassé les chercheurs occidentaux. Vous ne pouvez pas comprendre comment soudainement, dans un environnement où il n’y avait pas de texte écrit appréciable, le Coran est apparu avec sa richesse d’idées et ses formulations magnifiques. »
Labid ibn Rabi’ah, l’un des célèbres auteurs des Sept Odes, a embrassé l’Islam en raison de l’inimitabilité du Coran. Après avoir embrassé l’Islam il a cessé de composer des poèmes. Les gens étaient surpris car « il était leur poète préféré ». Ils ont demandé pourquoi il a arrêté de composer. Il a répondu : « Quoi ! Même après la révélation du Coran ? »
- H. Palmer, professeur d’arabe et des études coraniques, affirme que les affirmations faites par des universitaires, comme celle qui précède, ne devraient pas nous surprendre. Il écrit : » Ce n’est pas étonnant que le meilleur des écrivains arabes n’ait jamais réussi à produire un écrit équivalent au Coran lui-même. »
Le professeur des études islamiques, M.A. Draz, explique comment les experts du 7ème siècle ont été absorbés par le discours qui les a laissés abasourdis : « À l’âge d’or de l’éloquence arabe, quand la langue atteignait l’apogée de la pureté et de la force, les titres d’honneur conféré avec solennité aux poètes et aux orateurs dans les festivals annuels, le texte coranique a balayé tout enthousiasme pour la poésie ou la prose, et a fait tomber les sept poèmes dorés au-dessus des portes de la Ka’ba. Toutes les oreilles se sont prêtées à cette merveille d’expression arabe. »
Un argument puissant qui soutient l’affirmation selon laquelle les Arabes du 7ème siècle n’ont pas pu imiter le Coran est lié directement aux circonstances socio-politiques de l’époque. La condamnation des pratiques immorales, injustes et diaboliques des tribus de la Mecque du 7ème siècle était au cœur du message coranique. Celles-ci comprenaient l’objectification des femmes, le commerce injuste, le polythéisme, l’esclavage, l’accumulation illicite de richesses, l’infanticide et le rejet des orphelins. Le message du Coran remettait en cause les dirigeants de la Mecque, qui risquaient de compromettre leur leadership et leur réussite économique. Pour que l’Islam cesse de se répandre, il aurait fallu que les adversaires du prophète ﷺ relèvent le défi linguistique et littéraire du Coran.
Cependant, le fait que l’Islam ait réussi dès le début, à une époque où il était fragile à la Mecque, témoigne du fait que son public principal n’a pas été en mesure de relever le défi du Coran. Aucun mouvement ne peut réussir si sa revendication fondamentale est explicitement fausse. Le fait que les dirigeants de la Mecque aient dû recourir à des campagnes extrêmes comme l’affrontement et la torture pour tenter d’éteindre l’Islam montre que la méthode facile pour le réfuter – relever le défi du Coran – a échoué.
- Des érudits témoignent sur l’inimitabilité du Coran.
De nombreux érudits d’origines occidentale, orientale, religieuse et non religieuse ont témoigné de l’inimitabilité du Coran. Vous trouverez ci-dessous une liste non exhaustive des travaux qui confirment que le Coran ne peut être imité :
Martin Zammit, professeur des études orientales : « Malgré l’excellence littéraire de certains poèmes préislamiques… le Coran est à son niveau en tant que manifestation écrite la plus éminente de la langue arabe. »
AJ Arberry, orientaliste et littéraire : « En tentant d’améliorer les performances des prédécesseurs et de produire quelque chose qui pourrait être accepté comme faisant écho à la moindre rhétorique sublime du Coran, j’ai peine à étudier l’étroitesse et rythmes richement variés qui constituent, outre le message lui-même, la prétention indéniable du Coran de figurer parmi les plus grands chefs-d’œuvre littéraires de l’humanité. »
Professeur Bruce Lawrence : « En tant que signes tangibles, les versets coraniques expriment une vérité inépuisable. Ils expriment un sens empreint de signification, de lumière sur lumière, de miracle après miracle. »
Hamilton Gibb, professeur et arabisant : « Comme tous les Arabes, ils étaient des connaisseurs de la langue et de la rhétorique. Eh bien, si le Coran était sa propre composition, d’autres hommes pourraient rivaliser avec lui. “Laisse-les produire dix versets semblables à ceux du Coran. S’ils n’y parviennent pas (et il est évident qu’ils n’y parviendraient pas), alors laisse-les accepter le Coran comme un miracle d’une évidence exceptionnelle.” »
Les confirmations ci-dessus de l’inimitabilité du Coran ne sont qu’un échantillon des innombrables témoignages dont nous disposons.
- Les contre-témoignages ne sont pas plausibles, car ils doivent rejeter les informations de base établies.
La transmission par témoignage concernant l’inimitabilité du Coran serait l’option la plus plausible. Cela ne signifie pas qu’il existe un consensus complet sur la question ou que tout le monde affirme que le Coran est incontesté. Certaines opinions (bien que minoritaires) s’opposent à l’inimitabilité du Coran. Si le témoignage valide ne requiert pas l’unanimité, pourquoi accepterait-on une transmission de témoignage par rapport à un autre ?
Le témoignage concernant l’inimitabilité du Coran est plus raisonnable, car il repose sur de solides connaissances de base. Cette connaissance a été discutée dans les points 1, 2 et 3.
- Par conséquent (de 1 à 5) le Coran est inimitable.
Il découle des points 1 à 5 que l’inimitabilité du Coran est justifiée.
- L’explication possible de l’inimitabilité du Coran est due soit à un arabe, un non arabe, à Muhammad ou à Dieu
Pour articuler les origines divines du Coran sans faire référence à des détails concernant la langue arabe, il est nécessaire d’utiliser des témoignages et des déductions. Ce qui a été discuté jusqu’à présent, c’est qu’il existe une transmission de témoignage valide selon laquelle le Coran est inimitable et que l’explication possible de son inimitabilité peut être expliquée en attribuant son auteur à un arabe, à un non-arabe, à Muhammad ou à Dieu.
- Il n’aurait pas pu être produit par un arabe, un non-arabe ou Muhammad.
Pour comprendre qui aurait pu produire le Coran, il est nécessaire de détailler ces trois options principales.
Un arabe ?
Il y a plusieurs raisons principales pour lesquelles le Coran n’aurait pas pu provenir d’un arabe du 7ème siècle, ce que nous avons déjà démontré, mais qu’en est-il des Arabes d’aujourd’hui ?
Eh bien, affirmer qu’une personne arabophone contemporaine pourrait imiter le Coran est sans fondement. Quelques raisons justifient ce point. Premièrement, au 7ème siècle, les Arabes étaient mieux placés pour imiter le Coran et, comme ils ne l’avaient pas fait, il serait déraisonnable d’affirmer qu’un arabe moderne linguistiquement appauvri pourrait surpasser les capacités de leurs prédécesseurs. Deuxièmement, l’arabe moderne a souffert de plus d’emprunts linguistiques et d’une plus grande dégénérescence que la tradition arabe classique. Alors, comment un arabe issu d’une culture relativement dégénérée du point de vue linguistique est-il comparable à un arabe plongé dans un environnement de pureté linguistique ? Troisièmement, même si un Arabe contemporain apprend l’arabe classique, ses compétences linguistiques ne sauraient correspondre à celles des personnes immergées dans une culture maitrisant cette langue.
Un non-arabe ?
Le Coran ne peut pas provenir d’un non-arabe, car la langue du Coran est l’arabe, et la connaissance de la langue arabe est une condition préalable pour réussir à composer le Coran. Cela a été abordé dans le Coran lui-même: « Et nous savons en effet qu’ils [les polythéistes et les païens] disent: » Seul un être humain l’enseigne (Muhammad). « La langue de l’homme auquel ils se réfèrent est étrangère, tandis que c’est un discours Arabeeyun mubeen [arabe clair]. »
Et si un non-arabe apprenait la langue ? Cela ferait de cette personne un arabophone et je me référerais à la première explication ci-dessus.
Prophète Muhammad ﷺ ?
Il est pertinent de noter que les linguistes arabes au moment de la révélation ont cessé d’accuser le Prophète d’être l’auteur du Coran, après leur fausse affirmation initiale selon laquelle il était devenu un poète. Le professeur Mohar Ali écrit :
« Il faut souligner que le Coran ne peut pas être considéré comme un livre de poésie par une personne bien informée. Le Prophète ne s’est jamais laissé aller à la versification. C’était en effet une allégation, selon laquelle les Quraysh incroyants étaient à l’origine de leur opposition à la révélation, que Muhammad était devenu un poète ; mais assez rapidement ils se rendaient compte que leur allégation ne tenait pas la route et changèrent de ligne de mire face au fait indéniable que le prophète était illettré et complètement inhabituel à l’art de la poésie, en affirmant qu’il avait été instruit par d’autres et qu’il avait eu les « anciennes histoires » écrites et lues pour lui matin et soir. »
De manière objective, le Prophète n’était pas considéré comme maîtrisant la langue et ne se livrait pas à l’art de la poésie ou de la prose rimée. Par conséquent, prétendre avoir réussi à créer un chef-d’œuvre littéraire et linguistique dépasse le cadre de la pensée rationnelle. Kermani écrit : « Il n’avait pas étudié le difficile métier de la poésie quand il a commencé à réciter des versets en public… Pourtant, les récitations de Muhammad différaient de la poésie et de la prose rimée des poètes, l’autre forme conventionnelle de discours métrique inspiré de l’époque. »
- Par conséquent, la meilleure explication est que le Coran provient de Dieu.
Puisque le Coran n’aurait pas pu être produit par un arabe, un non-arabe ou le prophète Muhammad, il s’ensuit que la meilleure explication est qu’il provient de Dieu. C’est la meilleure explication de l’inimitabilité du Coran, car les autres explications ne tiennent pas la route à la lumière des connaissances disponibles.
Comment savons-nous que Muhammad ﷺ est un prophète de Dieu
Le Coran enseigne que nous devons croire en tous les prophètes et messagers et qu’ils ont tous été choisis pour guider l’humanité vers l’ultime vérité, l’unicité de Dieu et de notre servitude à son égard. Le Coran mentionne les histoires d’Abraham, de Moïse, de Jésus, de David, de Jean, de Zacharie, d’Elias, de Jacob et de Joseph, que la paix de Dieu soit sur eux tous.
Le rôle de ces messagers et prophètes est de transmettre ce qui leur a été révélé. Par exemple, ils étaient des modèles et des exemples à suivre en terme de la crainte de Dieu, de piété et de compassion. En plus de la transmission de la parole révélée de Dieu, le rôle des messagers inclut également l’enseignement, l’interprétation et la compréhension correctes de ce que Dieu a révélé. De ce fait, ils constituent un exemple pratique et spirituel dans la mesure où ils incarnent la signification, le message et les valeurs véhiculés par le texte divin. Dans cette perspective, la révélation divine nous dit quoi faire et la vie du prophète ﷺ nous montre comment le faire.
Le Coran mentionne le nom du prophète Muhammad ﷺ cinq fois et confirme que le livre lui a été révélé par l’intermédiaire de l’ange Gabriel. Le Coran affirme que Muhammad ﷺ est le dernier messager de Dieu. De ce point de vue, affirmer intellectuellement ce statut du prophète Muhammad ﷺ est très simple. Une fois que le Coran est prouvé en tant que livre divin, il s’ensuit que tout ce qu’il contient est nécessairement vrai. Puisqu’il est y mentionné que Muhammad ﷺ en tant que messager de Dieu, et que ce qui vient de la vérité est vrai, alors Muhammad ﷺ, le destinataire de la révélation divine, est également vrai. Malgré cette conclusion indéniable, on peut également déduire de ses expériences, de ses enseignements, de son caractère et de son impact sur le monde, le fait que le prophète Muhammad ﷺ a été le dernier messager de Dieu.
Les expériences de la vie du prophète Muhammad ﷺ sont l’un des arguments les plus solides à l’appui de sa déclaration – et par extension de celle du Coran – selon laquelle il était le dernier messager de Dieu. Une fois qu’une analyse de sa vie est réalisée, conclure qu’il mentait ou s’était trompé reviendrait à conclure que personne n’a jamais dit la vérité. Pour être brutalement honnête, ce serait l’équivalent de nier que la personne que vous appelez ma mère vous a donné naissance. Les enseignements du prophète Muhammad ﷺ couvrent un large éventail de sujets, notamment la spiritualité, la société, l’économie et la psychologie. L’étude de ses déclarations et l’adoption d’une approche holistique de ses enseignements conduiront toute personne rationnelle à conclure que cet homme avait quelque chose de très unique et spécial. De manière significative, examiner son caractère dans le contexte d’une multitude de dures situations et circonstances facilitera la conclusion qu’il avait des niveaux inégalés de tolérance, de pardon et d’humilité – des signes clés d’un caractère prophétique. La vie et les enseignements de Muhammad ﷺ n’ont cependant pas seulement influencé le monde arabe, ils ont également eu un impact énorme sur l’ensemble de l’humanité. En termes simples, Muhammad ﷺ était maître de la tolérance, du progrès et de la justice sans conteste.
Nier Muhammad ﷺ équivalent à nier votre mère
La seule source réelle des connaissances dont nous disposons pour confirmer que la femme que nous appelons notre mère nous a donné naissance est connaissance par témoignage. Même si nous prétendons avoir un acte de naissance, des archives d’hôpital ou un certificat de test ADN, ce sont toujours des exemples de connaissances par témoignage. Vous devez croire au dire des autres. Dans notre cas, ce sont celui qui a rempli l’acte de naissance, le responsable des registres de la mairie et la personne qui a rempli le certificat de test ADN. Fondamentalement, il est juste basé sur une transmission de témoignages ; rien ne prouve physiquement que vous puissiez vérifier de manière certaine l’affirmation selon laquelle votre mère c’est elle qui vous a donné naissance. Même si vous pouvez faire le test d’ADN vous-même (ce qui est très peu probable), votre conviction qu’elle vous a donné naissance ne repose pas potentiellement sur les résultats du test. L’ironie est que la seule raison pour laquelle vous croyez pouvoir utiliser un test d’ADN pour vérifier si votre mère vous a vraiment donné naissance est basée sur la transmission par témoignages de certaines autorités vous disant que vous ne l’avez pas encore fait vous-même. Ainsi, d’un point de vue épistémique, votre conviction que votre mère vous a donné naissance repose quelque part sur la transmission par témoignage. Comme nous disposons de preuves de témoignage beaucoup plus authentiques pour conclure que le prophète Muhammad ﷺ était le dernier prophète de Dieu, alors, renier Muhammad ﷺ équivaudrait à nier votre propre mère.
L’argument
Le prophète Muhammad ﷺ a proclamé la prophétie il y a plus de 1 400 ans avec le message simple mais profond suivant : Il n’y a pas de divinité digne d’adoration que Dieu, et le prophète Muhammad est le dernier messager de Dieu.
Le prophète Muhammad ﷺ est devenu prophète à l’âge de 40 ans, après avoir passé quelque temps à méditer et à réfléchir dans une grotte à l’extérieur de la Mecque. L’aube de la prophétie a commencé avec la révélation des premiers versets du Coran. Son message était simple : notre but ultime dans la vie est d’adorer Dieu. Le culte est un terme complet dans la tradition spirituelle islamique ; il signifie aimer, connaître, obéir et dédier tous les actes d’adoration à Dieu seul.
Pour vérifier si ses prétentions à la prophétie et à son message étaient vraies, nous devons examiner rationnellement les récits historiques et les témoignages relatifs à sa vie. Une fois que nous avons fait cela, nous serons en mesure de faire une conclusion objective à cet égard.
Le Coran fournit une approche rationnelle pour vérifier la revendication du prophète ﷺ. Il soutient que le Prophète ﷺ n’est pas un menteur, ni un fou, ni un égaré ou un leurre, et nie le fait qu’il parle de son propre désir. Le Coran affirme qu’il est vraiment le messager de Dieu. c’est pourquoi il dit la vérité :
« Votre compagnon ne s’est pas égaré et n’a pas été induit en erreur et il ne prononce rien sous l’effet de la passion. » [Noble Coran 53:2-3]
Nous pouvons résumer l’argument de la manière suivante :
– Le prophète Muhammad ﷺ était soit un menteur, soit illusionné, soit disait la vérité.
– Le Prophète ﷺ n’aurait pu être ni un menteur ni un illusionné ;
– C’est pourquoi le Prophète ﷺ disait la vérité.
Était-il un menteur ?
Les premières sources historiques sur la vie du prophète Muhammad ﷺ illustrent l’intégrité de son caractère. Il n’était pas un menteur et affirmer le contraire est indéfendable. Les raisons de cela sont abondantes – par exemple, il était même surnommé par les pires ennemis de son message par le « digne de confiance. »
Il a été persécuté pour ses convictions, boycotté et exilé de sa ville bien-aimée, la Mecque. Il était privé de nourriture et les enfants lui jeter des pierres au point que le sang lui trempait les jambes. Son épouse venait de décéder et ses compagnons bien-aimés ont été torturés et persécutés. Une preuve supplémentaire de l’honnêteté et de la crédibilité du prophète ﷺ est corroborée par le fait que les menteurs mentent habituellement pour des fins lucratives. Muhammad ﷺ a énormément souffert pour son message et a rejeté catégoriquement les richesses et le pouvoir qui lui ont été proposés pour cesser de diffuser son message. Il était intransigeant dans son appel à l’unicité de Dieu.
Montgomery Watt, ancien professeur émérite des études islamiques, a étudié cette question de Muhammad à La Mecque, et affirme que qualifier le prophète d’imposteur est irrationnel : « le fait qu’il était prêt à subir des persécutions pour ses convictions et que des hommes à grand caractère moral ont cru en lui, pour la grandeur de son exploit ultime, et qui l’ont admiré en tant que chef de file – ils affirment tous son intégrité fondamentale, dire que Muhammad est un imposteur pose plus de problèmes qu’il n’en résout. »
S’était-il illusionné ?
Affirmer que le prophète Muhammad ﷺ s’était illusionné, c’est expliquer qu’il a été induit en erreur en lui faisant croire qu’il était le messager de Dieu. Si quelqu’un est illusionné il garderait une forte conviction même en présence de preuves du contraire. Une autre façon de considérer la question des illusions, si quelqu’un est induit en erreur, il dit un mensonge tout en le croyant vrai. Le prophète Muhammad ﷺ a eu de nombreuses expériences au cours de sa carrière qui, s’il s’était trompé, il les aurait utilisées comme preuve pour appuyer son illusion.
C’est le cas par exemple lorsque son fils Ibrahim est décédé. Le garçon est mort en bas âge et le jour de sa mort, il y a eu une éclipse solaire. Beaucoup d’Arabes pensaient que c’est Dieu qui a fait produire l’éclipse à cause du décès du fils de Son prophète. Si le prophète ﷺ était trompeur illusionniste, il aurait profité d’une telle occasion pour renforcer ses revendications. Cependant, il ne l’a pas fait et a rejeté les affirmations du peuple. Le Prophète ﷺ leur répondit de la manière suivante : « Le soleil et la lune ne s’éclipsent pas à cause de la mort de quelqu’un, mais ce sont deux signes parmi les signes de Dieu. Quand vous les voyez, levez-vous et priez. »
Le prophète ﷺ a également prédit beaucoup de choses qui arriveraient à sa communauté après sa mort. Ces événements se sont déroulés exactement comme les avait prédits, et cela ne peut pas venir d’un individu ordinaire. Par exemple :
L’invasion mongole
Six cents ans environ après la mort du prophète Muhammad ﷺ, les Mongols envahirent les terres musulmanes et massacrèrent des millions de personnes. Le saccage de Bagdad a été une étape importante de l’invasion. À cette époque, elle était connue comme une ville de science et de culture. Les Mongols sont arrivés à Bagdad en 1258 et ont passé une semaine entière à faire couler le sang. Ils étaient déterminés à détruire la ville. Des milliers de livres ont été détruits et jusqu’à un million de personnes de tuées. Ce fut un événement majeur dans l’histoire de l’Islam.
Les Mongols étaient des non-Arabes qui avaient le nez plat, de petits yeux et avaient des bottes en poils ; les Mongols avaient des bottes de fourrure appelées Degtii. Cela a été prédit par le prophète Muhammad ﷺ des centaines d’années avant l’invasion mongole : « L’heure ne sera pas établie avant que vous ne combattiez les Khoudh et les Kirman parmi les non-Arabes. Ils ont des visages rouges, des nez plats et de petits yeux ; leurs visages ressemblent à des boucliers plats et leurs chaussures seraient faites de poils. »
La compétition dans la construction de grands immeubles
« Maintenant, parles-moi de la dernière heure », dit l’homme. Le Prophète ﷺ répondit : « Celui qui a été interrogé n’en sait pas plus que celui qui l’a interrogé. » « Alors, parles-moi de ses signes. », dit-il l’homme. Le Prophète ﷺ répondit : « Que des bédouins non chaussés et nus se rivalisent à la construction de hauts immeubles. » Notez le détail de la prophétie : un peuple spécifique (les bédouins arabes de la région) a été identifié. Le Prophète Muhammad ﷺ aurait facilement pu jouer la prudence en utilisant des termes plus généraux, tels que « Que la concurrence soit présente dans la construction d’immeubles de grande hauteur … », qui seraient bien entendu suffisamment souples pour qu’elle soit applicable à quiconque dans le monde entier. Aujourd’hui, nous constatons dans la péninsule arabique que les Arabes qui étaient autrefois des pauvres bergers de chameaux et de moutons sont en concurrence pour la construction des plus hautes tours. Le Burj Khalifa à Dubaï est aujourd’hui la plus haute structure artificielle au monde, avec 828 mètres d’altitude. Peu de temps après son achèvement, une famille rivale en Arabie saoudite a annoncé qu’elle construirait une tour plus haute (1 000 mètres), la Kingdom Tower. Ainsi, ils se font littéralement concurrence pour savoir qui peut construire le plus haut immuable.
Ce qui est remarquable, c’est qu’il y a 50 ou 60 ans à peine, les habitants de cette région n’avaient pratiquement pas maison. En fait, la plupart d’entre eux étaient encore des bédouins, vivant dans des tentes. La découverte du pétrole au 20ème siècle a permis la transformation de la région. Sans le pétrole, il y a de fortes chances que la région soit toujours le désert stérile tel qu’il était au moment de la révélation du Coran. Si cela n’était que de la conjecture de sa part, la découverte du pétrole représenterait un énorme coup de chance. De plus, si le prophète Muhammad ﷺ ne le devinait pas, aurait-il été plus logique de relier cette prophétie aux superpuissances de son époque – Rome et la Perse – qui (contrairement aux Arabes) avaient déjà tendance à construire des bâtiments et palais extravagants ?
Il disait la vérité
Compte tenu de ce qui a été discuté jusqu’à présent, la conclusion la plus raisonnable est que le prophète Muhammad ﷺ a dit la vérité. L’historien William Draper s’est fait l’écho de cette conclusion : « Quatre ans après la mort de Justinien, en 569, est né à La Mecque, en Arabie, l’homme qui, de tous les hommes, a exercé la plus grande influence sur la race humaine… être le chef religieux de nombreux empires et guider la vie quotidienne d’un tiers de la race humaine, ne peut que justifier le titre de messager de Dieu. »
Les enseignements, le caractère et l’impact du prophète (paix soit sur lui)
Les enseignements de Muhammad ﷺ ne sont pas non plus ceux de quelqu’un d’illusionniste ou d’un menteur. Parmi beaucoup de ses enseignements, il a enseigné à l’humanité la compassion et la miséricorde ; l’humilité et la paix ; l’amour et comment faire du bien et de servir les autres. Le caractère du prophète ﷺ en était un de parfait. Il a atteint le sommet de la vertu ; il était compatissant, humble, tolérant, juste et faisait preuve d’un grand humanisme, de patience et de piété. Ses conseils ont également eu un impact sans précédent sur le monde. Ses directives et ses enseignements sublimes sur la tolérance, la justice, le progrès, la liberté de croyance et de nombreux autres domaines de la vie indiquent clairement qu’il n’a pas été un trompeur ; c’était plutôt un homme de vérité et d’honnêteté. Vous trouverez ci-dessous certaines ses paroles.
Miséricorde et Compassion
« Le Miséricordieux fera preuve de miséricorde envers les gens qui sont compatissants et cléments (envers les autres). Soyez cléments envers ceux qui sont sur terre et Celui qui est dans les cieux vous fera Miséricorde. »
« Il n’est pas des nôtres celui qui n’a aucune compassion pour nos petits et n’honore pas nos personnes âgées. »
« Que Dieu soit clément avec celui qui se comporte en douceur quand il achète, quand il vend, ou quand il demande. »
Contentement et spiritualité
« La richesse n’est pas avoir beaucoup de biens, mais la vraie richesse est la richesse de l’âme. »
« En réalité, Dieu ne regarde pas vos corps ni vos apparences, mais il regarde vos cœurs et vos actes. »
« Ne parlez pas trop sans vous souvenir de Dieu. En effet, parler excessivement sans se souvenir de Dieu endurcit le cœur. Et les personnes les plus éloignées de Dieu sont celles dont le cœur est dur. »
Amour
« Le serviteur de Dieu n’est un véritable croyant que s’il aime pour les autres ce qu’il aime pour lui-même. »
« Aimez pour les gens ce que vous aimez pour vous-même vous serez de vrais croyants. Comportez-vous bien avec vos voisins vous serez de vrais musulmans. »
« La meilleure action après la foi en Dieu est l’amour bienveillant envers les gens. »
Communauté et paix
On a demandé une fois au prophète Muhammad ﷺ : « Quels types d’actes ou de pratiques de l’Islam sont bons ? » Il a répondu : « Nourrir les autres et saluer ceux que vous connaissez et ceux que vous ne connaissez pas ».
« Toute l’humanité vient d’Adam et Eve, un Arabe n’a aucune supériorité sur un non-arabe et un non-Arabe n’a aucune supériorité sur un arabe ; aussi, un blanc n’a aucune supériorité sur un noir, ni un noir n’a de supériorité sur un blanc, sauf par la piété et les bonnes actions. »
« Le croyant n’est pas celui qui mange à satiété alors que son voisin a faim. »
Charité et Humanitarisme
« Rendez Visite aux malades, nourrissez ceux qui ont faim et libérez les captifs. »
« Facilitez les choses, ne les rendez pas dures, annoncez les bonnes nouvelles et ne faites pas fuir les gens. »
« Tout acte de bonté est une charité. »
Caractère et mœurs
« Les croyants qui ont la foi la plus complète sont ceux qui ont le meilleur caractère, et les meilleurs d’entre vous sont ceux qui sont meilleurs pour leurs femmes. »
« Il m’a été révélé que vous devriez rester humbles afin que personne n’en opprime un autre. »
« Que celui qui croit vraiment en Dieu et au dernier jour parle bien ou garde le silence. »
« Le meilleur d’entre vous est celui qui a les meilleures manières. »
Environnement et Animaux
« Si un musulman plante un arbre ou ensemence un champ duquel se nourrit un être humain, un oiseau ou un animal, un acte de charité (sadaqah) lui sera compté. »
« Enlever des objets nuisibles de la route est un acte de charité. »
« Quiconque tue un moineau ou quoi que ce soit de plus grand que cela sans raison valable, Dieu le tiendra pour responsable le Jour du Jugement. »
L’impact de Muhammad ﷺ sur le monde
Le Prophète Muhammad ﷺ était vraiment une miséricorde pour l’humanité. Cette affirmation est non seulement justifiée par son message et ses enseignements, mais également par son impact sans précédent sur notre monde. Il y a deux raisons principales pour lesquelles ses enseignements sur le plan social ont été si transformateurs : la justice et la compassion de l’Islam.
La compassion et la justice sont ses valeurs fondamentales, exprimées par une croyance sincère en l’existence d’un seul Dieu et son adoration. En le choisissant comme religion et en étant conscient de sa responsabilité, le musulman est tenu d’agir avec compassion, justice et équité. Le Coran dit clairement à cet égard :
« O les croyants! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l’équité: cela est plus proche de la piété. Et craignez Allah. Car Allah est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. » [Noble Coran 5:8]
« O les croyants! Observez strictement la justice et soyez des témoins (véridiques) comme Allah l’ordonne, fût-ce contre vous-mêmes, contre vos père et mère ou proches parents. Qu’il s’agisse d’un riche ou d’un besogneux, Allah a priorité sur eux deux (et Il est plus connaisseur de leur intérêt que vous). Ne suivez donc pas les passions, afin de ne pas dévier de la justice. Si vous portez un faux témoignage ou si vous le refusez, [sachez qu’] Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. » [Noble Coran 4:135]
« Et qui te dira ce qu’est la voie difficile? C’est délier un joug [affranchir un esclave], ou nourrir, en un jour de famine, un orphelin proche parent ou un pauvre dans le dénuement. Et c’est être, en outre, de ceux qui croient et s’enjoignent mutuellement l’endurance, et s’enjoignent mutuellement la miséricorde. » [Noble Coran 90:12-17]
Conclusion
La raison principale pour laquelle le prophète Muhammad ﷺ a été en mesure d’influencer directement les gens, pour en former une société tolérante et compatissante, était sa détermination à affirmer l’unicité de Dieu, de Lui plaire et de L’adorer. C’était la base spirituelle et morale de sa vie et celle de ceux qui l’ont aimé et suivi. La confiance, la haute moralité et l’impact qu’il a eu sur le monde confirment le bien-fondé de son statut de dernier messager de Dieu. L’étude de sa vie et la compréhension de ses enseignements de manière holistique et nuancée ne mèneront qu’à une conclusion : il était une miséricorde pour le monde et Dieu l’a choisi pour guider le monde dans Sa direction et Sa lumière.
Pourquoi Dieu permet-Il le mal ?
La position de l’Islam concernant les épreuves et les tribulations de la vie est l’une des consolantes. Les calamités, les catastrophes et les tragédies – toutes les formes de souffrances et de difficultés – sont considérées comme des épreuves envoyées par Dieu. Cette vie n’est pas censée être une finalité en soi, nous avons été créés dans un but noble : adorer Dieu. Les épreuves font partie intégrante de cet objectif. Elles nous rappellent notre très important but et elles sont comme un moyen de purification, et au final comme un moyen de nous rapprocher de Dieu. Les épreuves sont en réalité considérées comme un signe de l’amour de Dieu. En fait, le prophète Muhammad ﷺ a dit :
« Quand Dieu aime un serviteur, Il l’éprouve. » [1]
Pourquoi Dieu éprouverait-Il ceux qu’Il aime ? Les épreuves et les tribulations sont un moyen de parvenir à la miséricorde divine ; un moyen d’entrer dans le bonheur éternel du paradis. Dieu le dit clairement dans le Coran :
« Pensez-vous entrer au Paradis alors que vous n’avez pas encore subi des épreuves semblables à celles que subirent ceux qui vécurent avant vous? Misère et maladie les avaient touchés; et ils furent secoués jusqu’à ce que le Messager, et avec lui, ceux qui avaient cru, se fussent écriés: «Quand viendra le secours d’Allah?» – Quoi! le secours d’Allah est sûrement proche. » [2]
La beauté de ceci est que Dieu nous a donné tous les moyens nécessaires pour surmonter ces épreuves. En effet,
«Seigneur! Ne nous impose pas ce que nous ne pouvons supporter. » [3]
De manière générale, tout mal ou souffrance vécu dans la vie est une exception et non pas la règle. La maladie a une durée de vie relativement courte par rapport à la bonne santé, tout comme les tremblements de terre par rapport à l’âge de la Terre. De plus, le fait de ne pas comprendre la sagesse derrière quelque chose ne signifie pas qu’elle n’est pas là. Par exemple, dans certains cas, la maladie entraîne une immunité accrue ; les séismes libèrent les pressions accumulées dans la terre ; et les volcans crachent des minéraux pour créer un sol fertile et riche pour l’agriculture. Selon une ancienne sagesse, « avec du venins du serpent qu’il est fait l’antidote. » Sinon, comment peut-on apprécier le bonheur de l’aisance sans avoir connu les difficultés ? Serait-il possible d’apprécier la bonne santé sans connaître la maladie ? Il est dit que,
« Le mal dans le monde ressemble aux espaces ombragés d’un tableau ; si vous vous en approchez, vous les verrez comme des défauts, mais si vous reculez, vous découvrirez que les zones ombrées sont nécessaires pour remplir une fonction esthétique au sein de l’œuvre. » [4]
Les sceptiques peuvent se concentrer sur les aspects négatifs pour affirmer que le mal et la souffrance ne servent pas pour notre but. Les musulmans, quant à eux, pensent que les épreuves et les tribulations sont un élément inévitable pour réaliser leur but ultime. Le Coran insiste sur ce concept en déclarant :
“Celui qui a créé la mort et la vie afin de vous éprouver (et de savoir) qui de vous est le meilleur en œuvre, et c’est Lui le Puissant, le Pardonneur. « [5]
Dans certaines religions, le bon statut d’une personne dans le monde est considéré comme une indication que Dieu est satisfait de cette personne. Par exemple, si une personne a un bon travail ou une belle maison, on peut en déduire que Dieu l’aime. Cependant, dans l’Islam, la santé, la richesse, la pauvreté, la maladie, etc., ne sont pas des signes de succès ou d’échec : ils constituent un moyen de tester l’individu afin de déterminer sa réaction à une situation particulière.
Fausses hypothèses
On ne peut nier la quantité de mal et de souffrance qui existe dans le monde et nous devrions tous nous en préoccuper et agir de la manière à rendre la vie humaine plus pacifique. Certains soutiennent que l’existence de tout ce mal et souffrance remit en question l’existence de Dieu. Cependant, en mettant à part le côté émotionnel, est-ce un argument valable ?
L’argument peut être résumé de la manière suivante :
« Il est impossible qu’un bon Dieu tout-puissant puisse exister avec tous les maux et souffrances du monde. »
Dans sa forme logique :
- Un bon Dieu tout-puissant existe
- Le mal et la souffrance existent
- Donc, un bon Dieu tout-puissant n’existe pas
Une leçon de base en logique fera comprendre que cet argument n’est pas déductif. La conclusion ne découle pas nécessairement des deux déclarations précédentes. Plutôt, la conclusion est probablement vraie ; il s’agit ici d’un argument probabiliste. Le problème de cet argument est qu’il est très faible, car il repose sur deux hypothèses majeures fausses, qui sont :
- Dieu n’est que bon et tout-puissant seulement
- Dieu ne nous a pas expliqué pourquoi il permet le mal et la souffrance
Dieu est-il que bon et tout-puissant ?
Cet argument représente mal le concept de Dieu en Islam. Dieu n’est pas simplement bon et tout-puissant, mais il a beaucoup plus d’autres noms et attributs, qui sont compris de manière holistique. Par exemple, l’un de Ses noms est le Tout-Sage. Puisque la nature même de Dieu est sage, il s’ensuit que tout ce qu’il veut est conforme à la sagesse. S’il y a une sagesse derrière, c’est pour un but bien précis. En réponse, les sceptiques peuvent dire :
« Pourquoi doit-Il nous tester de manière si perverse ? »
Cette question déforme la position de l’Islam et commet l’erreur d’argumenter par ignorance. Le point ici est que la sagesse n’a pas été comprise et cela ne signifie pas qu’il n’y en pas une. Ce raisonnement est typique des gamins. De nombreux enfants en bas âge sont grondés par leurs parents pour des choses qu’il n’est pas bien de faire. Par exemple, le fait de vouloir boire du whisky. Les tout-petits peuvent pleurer ou faire des crises de colère parce qu’ils pensent à quel point maman et papa sont méchants de ne pas les laisser boire. Ils ne réalisent pas encore la sagesse derrière leur refus de le consommer.
Le Coran utilise des histoires et des récits pleins de sens pour inculquer cette compréhension au lecteur. Prenons par exemple l’histoire de Moïse et d’Al-Khidr :
« Puis, ils retournèrent sur leurs pas, suivant leurs traces. Ils trouvèrent l’un de Nos serviteurs à qui Nous avions donné une grâce, de Notre part, et à qui Nous avions enseigné une science émanant de Nous. Moïse lui dit: «Puis-je te suivre, à la condition que tu m’apprennes de ce qu’on t’a appris concernant une bonne direction?» [L’autre] dit: «Vraiment, tu ne pourras jamais être patient avec moi. Comment endurerais-tu sur des choses que tu n’embrasses pas par ta connaissance?» [Moïse] lui dit: «Si Allah veut, tu me trouveras patient; et je ne désobéirai à aucun de tes ordres». «Si tu me suis, dit [l’autre,] ne m’interroge sur rien tant que je ne t’en aurai pas fait mention». Alors les deux partirent. Et après qu’ils furent montés sur un bateau, l’homme y fit une brèche. [Moïse] lui dit: «Est-ce pour noyer ses occupants que tu l’as ébréché? Tu as commis, certes, une chose monstrueuse!» [L’autre] répondit: «N’ai-je pas dit que tu ne pourrais pas garder patience en ma compagnie?» «Ne t’en prends pas à moi, dit [Moïse,] pour un oubli de ma part; et ne m’impose pas de grande difficulté dans mon affaire». Puis ils partirent tous deux; et quand ils eurent rencontré un enfant, [l’homme] le tua. Alors [Moïse] lui dit: «As-tu tué un être innocent, qui n’a tué personne? Tu as commis certes, une chose affreuse!» [L’autre] lui dit: «Ne t’ai je pas dit que tu ne pourrais pas garder patience en ma compagnie?» «Si, après cela, je t’interroge sur quoi que ce soit, dit [Moïse], alors ne m’accompagne plus. Tu seras alors excusé de te séparer de moi». Ils partirent donc tous deux; et quand ils furent arrivés à un village habité, ils demandèrent à manger à ses habitants; mais ceux-ci refusèrent de leur donner l’hospitalité. Ensuite, ils y trouvèrent un mur sur le point de s’écrouler. L’homme le redressa. Alors [Moïse] lui dit: «Si tu voulais, tu aurais bien pu réclamer pour cela un salaire». «Ceci [marque] la séparation entre toi et moi, dit [l’homme,] Je vais t’apprendre l’interprétation de ce que tu n’as pu supporter avec patience. Pour ce qui est du bateau, il appartenait à des pauvres gens qui travaillaient en mer. Je voulais donc le rendre défectueux, car il y avait derrière eux un roi qui saisissait de force tout bateau. Quant au garçon, ses père et mère étaient des croyants ; nous avons craint qu’il ne leur imposât la rébellion et la mécréance. Nous avons donc voulu que leur Seigneur leur accordât en échange un autre plus pur et plus affectueux. Et quant au mur, il appartenait à deux garçons orphelins de la ville, et il y avait dessous un trésor à eux ; et leur père était un homme vertueux. Ton Seigneur a donc voulu que tous deux atteignent leur maturité et qu’ils extraient, [eux-mêmes] leur trésor, par une miséricorde de ton Seigneur. Je ne l’ai d’ailleurs pas fait de mon propre chef. Voilà l’interprétation de ce que tu n’as pas pu endurer avec patience. » [6]
Commentant les versets ci-dessus, l’érudit classique de l’exégèse du Coran, Ibn Kathir, a expliqué qu’Al-Khidr était celui à qui Dieu avait donné la connaissance de ces réalités et qu’Il n’avait pas donnée à Moïse. En référence à la déclaration :
« Vraiment, tu ne pourras jamais être patient avec moi »
Ibn Kathir dit que cela signifie,
« Tu ne pourras pas m’accompagner quand tu me verras faire des choses contraires à tes principes, car Allah m’a appris ce qu’Il ne t’a pas enseigné, et qu’Il tu as appris ce qu’Il ne m’a pas enseigné. » [7 ]
En effet, la sagesse et la connaissance de Dieu sont illimitées et complètes, alors que nous, en tant qu’êtres humains, nous n’avons que des fragments : en d’autres termes, une sagesse et une connaissance très limitées. Par conséquent, Ibn Kathir explique que le verset :
« Comment endurerais-tu sur des choses que tu n’embrasses pas par ta connaissance ? »
veut dire,
« Car je sais que tu me dénonceras à juste titre, car j’ai connaissance de la sagesse d’Allah et des bienfaits cachés que toi tu ne vois pas. » [8]
L’opinion selon laquelle tout ce qui se passe est conforme à la sagesse divine est stimulante et positive. Parce que la sagesse de Dieu ne contredit pas les autres aspects de Sa nature, tels que Sa perfection et Sa bonté. Par conséquent, tous les maux et toutes les souffrances font finalement partie d’un plan divin plus large. Cela évoque des réactions psychologiques positives de la part des croyants, car au final, tout mal et toute souffrance servent un but à la fois sage et bon. Ibn Taymiyya, un érudit classique du XIVe siècle, résume ce point en disant :
« Si Dieu est le créateur de toutes choses, il crée le bien et le mal à cause de Sa complète sagesse ; en vertu de quoi son action est bonne et parfaite. » [9]
Dieu ne nous a-t-il pas donné Ses raisons ?
Une réponse suffisante à la deuxième hypothèse est de fournir un argument fort que Dieu a des raisons justifiées de permettre la souffrance et le mal dans le monde. La richesse intellectuelle de la théologie islamique nous fournit de nombreuses raisons, parmi lesquelles :
- Le premier but de l’être humain n’est pas de jouir d’un bonheur passager, mais de parvenir à une paix intérieure profonde en reconnaissant et adorant Dieu. L’accomplissement de ce but se traduira par une félicité et un bonheur éternels. Si tel est notre objectif principal, les autres aspects de l’existence humaine ne sont que secondaires. Dieu dit : « Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. » [10]
- Comme déjà mentionné, Dieu nous a créés pour une épreuve ; une partie inévitable de cela est la mise à l’épreuve de la souffrance et du mal. Le Coran mentionne : « Celui qui a créé la mort et la vie afin de vous éprouver (et de savoir) qui de vous est le meilleur en œuvre, et c’est Lui le Puissant, le Pardonneur. » [11].
- La difficulté et la souffrance nous permettent de réaliser et de connaître les attributs de Dieu tels que « Celui qui accorde la victoire » et « Le Guérisseur ». Par exemple, sans la douleur et les souffrances de la maladie, nous n’apprécierions pas l’attribut selon lequel Dieu serait « Le Guérisseur ». Mieux connaître Dieu est un grand bien qui mérite l’expérience de la souffrance ou de la douleur, car cela aidera a l’accomplissement de notre premier but.
- La souffrance permet le bien du 2e ordre. Le bien de premier ordre est le plaisir physique et le bonheur, et le mal de premier ordre est la douleur et la tristesse. Le bien de 2e ordre est la bonté élevée, comme le courage. Le courage est apprécié en présence de lâcheté.
- Dieu nous a donné le libre arbitre, et le choix de mauvaises actions en fait partie. Ceci explique le mal de personne, qui est le mal ou la souffrance commis par un être humain. La question qui se pose est la suivante : Dieu nous a donné le choix de faire le bien ou le mal, mais pourquoi il ne veille pas à ce que nous choisissons toujours le bien ?
Le problème ici est que le bien et le mal perdraient leur sens si Dieu veillait toujours à ce que nous choisissions le bien. Prenez l’exemple suivant : quelqu’un pointe toujours une arme chargée sur votre tête et vous demande de faire un don en charité. Par peur vous le faites évidemment, mais cela a-t-il vraiment une valeur morale ? Ce n’est pas le cas.
Conclusion
Un certain nombre de réponses au problème du mal perçu ont été discutées ici. En fin de compte, l’absence de tout mal ou de toute souffrance impliquerait une perfection absolue, ce qui est propre à Dieu seul. La vie sur terre ne peut jamais être un paradis sans faille : cet état ne peut être gagné que par ceux qui réussissent l’épreuve de cette existence mondaine.
Références
[1] Raconté par Tirmidhi. [2] Coran 2:214 [3] Coran 2:286 [4] Islamic Theology vs. the Problem of Evil, par Abdal Hakim Murad. [5] Coran 67:2 [6] Coran 18:65-82 [7] Tafsir Ibn Kathir [8] Ibid. [9] Minhaj As-Sunnah 3: 142/2: 25 [10] Coran 51:56 [11] Coran 67:2.